En Côte d’Ivoire, le secteur de la noix de coco a officiellement été intégré au Conseil hévéa-palmier à huile, afin de bénéficier des mesures d’accompagnement de cette structure. L’objectif des autorités ivoiriennes : relancer cette filière.
A ce titre, le Ministère d’Etat, Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières (MEMINADERPV), en collaboration avec le Conseil Hévéa-Palmier et le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA) a organisé le samedi 15 mars dernier, une mission dans la zone de production de la noix de coco, plus précisément à la station de recherche Marc Delorme du CNRA dédiée au cocotier située à Abidjan dans la commune de Port-Bouet.
Conduite par Monsieur Coulibaly Ali, Directeur des cultures pérennes et d’exploitation au MEMINADERPV, Chef de délégation, l’objectif de la mission réunissant ces quatre instituts dans ce centre de recherche était d’avoir une meilleure connaissance des acquis, des potentiels et des défis de la filière cocotier en matière de recherche, le facteur sur lequel le développement de la filière cocotier doit s’appuyer pour réussir.
Après une présentation de la station de recherche Marc Delorme, des acquis de la recherche et des perspectives, faites par Dr Hala N’Klo, Directeur de la station, la mission a pu effectuer quatre visites de terrain. Il s’agit notamment de la collection internationale, classée patrimoine international qui abrite une diversité de cocotiers de plusieurs origines (Afrique, Pacifique sud, Extrême orient, Océan Indien, Amérique Latine) et un nombre impressionnant de cocotiers (127 accessions de nains et de Grands).
Les visites d’un champ semencier, d’une pépinière ainsi qu’une parcelle d’hybride amélioré ont permis de découvrir les acquis enregistrés par le CNRA en matière de recherche. « Aujourd’hui, on peut compter sur le CNRA pour non seulement produire un matériel amélioré, mais aussi appliquer des techniques de protection des plantations de cocotier, des itinéraires techniques appropriés et rentabiliser un investissement sur le cocotier », se réjouit Dr Konan Konan Jean Louis, Directeur de la recherche et de l’innovation au CNRA. A côté des acquis importants sur lesquels la filière peut compter, il y a des défis majeurs. Et l’un de ces défis majeurs reste la maladie du jaunissement mortel sur laquelle le CNRA a, selon Dr Konan déjà travaillé. « Malheureusement, ce sont les financements qui font défaut », regrette-t-il. Autre défi relevé par Dr Konan Konan Jean Louis est celui du foncier.
En effet, le site que le gouvernement a mis à la disposition de la recherche agronomique est menacé par les opérateurs immobiliers. « Malgré les dispositions antérieures de l’ex-gouvernement de feu Amadou Gon, les annexions continuent. En attendant que le CNRA soit déclaré d’utilité publique, il y a des dispositions transitoires à prendre telles que la clôture du site, ainsi que la sensibilisation des autorités administratives d’Abidjan afin de ne pas perturber les activités de la recherche », plaide-t-il.
Au terme de la mission, Monsieur Coulibaly Ali, Directeur des cultures pérennes et d’exploitation au MEMINADERPV s’est réjoui de cette rencontre très enrichissante qui offre des perspectives pour une redynamisation de la filière. « Nous avons été très émerveillés par ce qui se passe à la station de recherche Marc Delorme du CNRA dédiée au cocotier. La recherche en Côte d’Ivoire est dynamique, notamment sur la filière avec toutes les innovations que nous avons pu constater et ce que le CNRA essaie surtout de préserver. Aujourd’hui, nous pouvons nous appuyer sur les acquis, surtout la Station de recherche qui est une collection internationale et qui a besoin d’un accompagnement pour pouvoir effectivement revivre. C’est le socle de la préservation de notre relance de la filière aussi bien au niveau national qu’international et nous devons la préserver », a-t-il indiqué.
DIBI STEPHANE (LEPAYSAN)