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Le SYSPARCOT-CI a permis de sauver la production cotonnière ivoirienne en 2022 (Dr TEHIA Narcisse, Chercheur, expert en agriculture de précision au CNRA)

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Acteur majeur du développement agricole en Côte d’Ivoire, le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) participe à cette 7ème édition du Salon international de l’Agriculture et des Ressources Animales d’Abidjan (SARA) qui a ouvert ses portes depuis le vendredi 23 mai 2025 en présence du Premier Ministre Monsieur Robert Beugré Mambé. Pour cette nouvelle édition, le CNRA partage avec le grand public ses innovations. Parmi ces nouvelles techniques, le SYSPARCOT-CI constitue une grande attraction. L’équipe de LEPAYSAN INFO a rencontré Docteur TEHIA Kouaho N’guessan Narcisse, Chercheur, expert en agriculture de précision au CNRA afin de découvrir cet outil d’aide à la décision pour la protection phytosanitaire des parcelles cotonnières. Entretien

C’est quoi le SYSPARCOT-CI ? 

Le SYSPARCOT-CI, c’est le Système de Surveillance Parasitaire des parcelles Cotonnières en Côte d’Ivoire. Il est basé sur des programmes informatiques simples, adaptés et flexibles.

Depuis quand  a-t-il été créé ? 

Le SYSPARCOT-CI a été crée en 2020. La phase pilote a duré une année et a concerné 30 localités.

A la fin de cette phase pilote c’est-à-dire en 2021, nous avons tiré les conclusions. À travers les conclusions, nous avons vu qu’il y avait un engouement, il y avait une demande. Les agents ont demandé que cela soit étendu, surtout les responsables des sociétés cotonnières ont demandé que cela soit étendu à toutes les zones. À partir de 2021, le système a été vulgarisé.

Quelles sont les raisons qui ont milité au développement de ce système ? 

Nous avons développé ce système dans le but de répondre à un besoin qui existait depuis plus d’une trentaine d’années dans la zone cotonnière c’est-à-dire assurer un encadrement efficace aux producteurs de coton.

L’ancienne méthode utilisée nécessitait un temps considérable de travail et ne permettait pas d’alerter les encadreurs et les producteurs à temps pour une réaction efficiente. Les différents problèmes rencontrés au cours de ces dernières années à pousser la recherche agronomique à adopter une nouvelle démarche. En effet, le CNRA qui travaille en étroite collaboration avec les sociétés cotonnières dans le but de leur apporter un appui au niveau de la surveillance parasitaire a jugé bon de concevoir cet outil informatique de surveillance en temps réel qu’est le SYSPARCOT-CI.

Quels sont les objectifs visés en mettant en place ce système ?

Le premier objectif est de de faciliter la collecte des données au champ, ensuite d’acquérir les données en temps réel via un serveur disponible 24h/24 et enfin de restituer les données traitées sous forme d’alertes, de tableaux, cartes de distribution et courbes d’évolution à travers divers canaux (plateforme web intelligente, mail et autres…). Le SYSPARCOT-CI nous permet de suivre en temps réel l’évolution des niveaux d’infestation au champ, sans se déplacer. Donc déjà, au niveau du CNRA, nous avons une meilleure visibilité sur toute la zone cotonnière durant les différentes campagnes. C’est un avantage, c’est quelque chose qui n’existait pas avant. Mais aujourd’hui, grâce à ce système étant assis au bureau, nous pouvons réagir à temps.

Enfin, avec ce système, les encadreurs et même les différents acteurs que sont le FIRCA, l’INTERCOTON, le CNRA sont alertés rapidement sur les problèmes et reçoivent les recommandations appropriées pour des interventions efficientes. A titre d’illustration, en 2022, le système a permis d’envoyer une alerte précoce dont la diffusion est arrivée au niveau du ministère de l’agriculture. Cette alerte concernait une infestation de jasside. Cela a permis de mettre en place des actions efficaces pour lutter contre cette infestation qui était en fait due à une nouvelle espèce. Il faut dire que le système a permis d’informer à temps les acteurs qui ont pris les mesures pour mettre en place la réponse contre cette infestation.

Dans le passé, on ne pouvait pas le faire. Mais grâce au système SYSPARCOT-CI, aujourd’hui, c’est possible. Ce sont des actions à saluer.

De manière concrète le SYSPARCOT-CI est composé de quoi ?

Le SYSPARCOT-CI est composé d’une tablette numérique qu’on insère dans un sac particulier. Ledit sac permet de manipuler facilement cette tablette au champ. Vu que les agents doivent avoir les mains libres quand ils sont au champ pour travailler, nous avons fait en sorte qu’ils puissent travailler sans problème.

La restitution se fait via le web, c’est-à-dire à travers une plateforme internet qui permet d’avoir les informations concernant la zone cotonnière et les parcelles sous-surveillance. Aujourd’hui, nous avons une idée de tout ce qui se passe pendant la campagne au niveau des zones sous surveillance phytosanitaire.  Nous avons des informations et nous pouvons envoyer des alertes pour informer lorsque nous sentons qu’il y a un danger qui se pointe à l’horizon concernant tel ou tel ravageur ou telle ou telle maladie.

Et de 2021 à aujourd’hui, quels sont les acquis ? 

De 2021 à aujourd’hui, les acquis, comme je vous le disais précédemment, nous avons un grand acquis, c’est celui de 2022. Nous avons pu vraiment sauver la production grâce à ce système. C’est un acquis. Il faut dire qu’aujourd’hui, comme je le disais au début, étant au bureau, on a toutes les informations sur les zones de surveillance. Par ailleurs, durant la campagne des alertes sont envoyées

LE SYSPARCOT-CI a-t-il des limites ? 

Par rapport aux objectifs qui ont été fixés, nous pouvons confirmer que le SYSPARCOT-CI  n’a pas de limites. En effet, les objectifs que nous nous sommes fixés dès le départ ont été atteints. Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est de l’améliorer, de le perfectionner pour qu’il soit à la pointe des technologies qu’on retrouve au niveau de l’agriculture et de la recherche agronomique.

Pour finir, je profite de votre canal pour remercier toute l’équipe de recherche sur le coton du CNRA basée à Bouaké, ainsi que l’ensemble des structures d’encadrement, en particulier les sociétés cotonnières qui n’ont ménagé aucun effort pour que ce projet devienne une réalité.

Entretien réalisé par DIBI STEPHANE (LEPAYSAN)

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