Le coton est essentiel pour l’économie de la Côte d’Ivoire, particulièrement dans les régions du nord et du centre, où il représente la principale source de revenus pour les agriculteurs et contribue à la lutte contre la pauvreté. Cultivé sur une superficie (357 146 hectares en 2024/2025) par plus de 117 000 producteurs, il joue un rôle clé dans les départements des Savanes et du Worodougou. Cependant, le changement climatique menace cette filière, avec des effets négatifs sur la sécurité alimentaire et les revenus des producteurs.
Face à cette situation, la Côte d’Ivoire et l’Agence Française de Développement ont lancé le projet Résilience des Systèmes Cotonniers du Nord de la Côte d’Ivoire (RESCO) pour renforcer la résilience des systèmes cotonniers. Les performances de la filière ont été affectées ces dernières années par des problèmes comme le changement climatique et l’invasion de jassides, entraînant une baisse de la production et de la qualité du coton. En 2022-2023, la production a chuté de plus de 50%. Des signes de reprise ont été observés en 2023-2024, avec une légère augmentation de la production mais une baisse de la qualité.
Pour améliorer la situation, INTERCOTON a organisé un voyage d’étude au Cameroun, dont la structuration de la filière cotonnière permet une productivité élevé.
Dans le cadre du Projet de Résilience des systèmes cotonniers du Nord de la Côte d’Ivoire (RESCO), INTERCOTON a organisé du 08 au 15 mars 2025, un voyage d’étude au Cameroun dont la structuration de la filière cotonnière permet d’obtenir des résultats élevés en matière de production.
Cette mission a vu la participation d’une forte de délégation Ivoirienne issus du Conseil Coton Anacarde, de INTERCOTON et ses familles professionnelles FPC-CI et APROCOT-CI, du FIRCA et du CNRA. Cette délégation s’est rendue à Garoua pour partager l’expérience de la filière cotonnière camerounaise sur les aspects de la recherche cotonnière, de la production de semences, du conseil agricole et du mouvement coopératif.
Plusieurs présentations faites lors des séances de travail, la visite de sites et activités en lien avec les thématiques ciblées ont meublé le programme. Notamment la visite du laboratoire d’Entomologie, la rencontre avec la Fédération des producteurs de coton de Ngong et la Coopérative de Nabihga ; La visite du laboratoire de création variétale situé à Maroua et l’usine d’égrenage de Guider.
Sous la présidence du Directeur Général de la SODECOTON, M. BAYORO Mahamadou qui a souhaité la bienvenue à l’ensemble de la délégation et un bon séjour à Garoua, la délégation ivoirienne a pu profiter de l’ensemble des présentations, échanges, visites de terrain et recommandations issues de ce voyage d’étude. 
Au terme de la mission, le directeur Exécutif de INTERCOTON, Coordonnateur du Projet RECO, M. Silué Siontiamma Jean-Baptiste a avant tout rappelé le cadre et les raisons de la présence au Cameroun de cette délégation de la filière coton de Côte d’Ivoire au travers du Projet RESCO. Et a par ailleurs remercié l’équipe de la SODECOTON pour son investissement pour l’excellent déroulement de cette mission de la filière coton ivoirienne.
Notons qu’en 2023-2024, le Cameroun a cultivé 235 331 hectares et produit 394 091 tonnes de coton, avec un rendement moyen de 1 675 kg/ha. Le pays exporte aussi des semences de haute qualité, utilisées dans plusieurs pays de la sous-région, y compris la Côte d’Ivoire. Par le projet RESCO, en renforçant les capacités des différents acteurs de la filière coton Ivoirienne sur la mise en œuvre d’itinéraires techniques de haute productivité et grâce à l’engagement de INTERCOTON et de ses partenaires, la Côte d’Ivoire est en bonne voie pour assurer la résilience de sa production cotonnière face aux défis actuels et futurs.
Rappelons qu’avec une approche sensible au genre et un soutien continu aux acteurs de la filière, le projet RESCO illustre comment des initiatives bien ciblées peuvent transformer des secteurs économiques vitaux pour le pays. Le projet de Résilience des Systèmes Cotonniers du Nord de la Côte d’Ivoire RESCO, conçu pour soutenir le développement durable de la filière cotonnière face aux défis climatiques, est financé par un accord de crédit entre l’État de Côte d’Ivoire, via le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), et l’Agence Française de Développement (AFD) avec un cofinancement de INTERCOTON.
Ce projet, s’étendant sur quatre ans (2021-2025), est structuré autour de quatre composantes essentielles : la durabilité des systèmes cotonniers et l’innovation, la professionnalisation des Exploitations Agricoles Familiales (EAF) et l’amélioration de la productivité du travail, l’appui à la commercialisation, et le renforcement des capacités institutionnelles.
