Consommer zéro déforestation en Europe, c’est la nouvelle réglementation de l’Union Européenne qui sera mise en place à partir de 2025. Les produits concernés sont le cacao, le café, l’huile de palme, le bois et l’hévéa. Quel impact de cette nouvelle réglementation sur les produits provenant de l’Afrique et plus spécifiquement de la Côte d’Ivoire. Le Président YACE s’est exprimé sur le cas de l’hévéa.
La filière hévéa en Côte d’Ivoire
Avant de rentrer dans le vif du sujet, le Président de l’APROMAC a indiqué que la filière hévéa se porte très bien en Côte d’Ivoire pour preuve le pays est le 1er producteur africain et le 3ème sur le plan mondial alors que dix ans en arrière, il occupait le rang de 6ème.
L’objectif principal de la participation de l’APROMAC au SIA 2024
« Nous sommes à Paris pour essentiellement présenter l’immense travail qui est fait dans le cadre de la nouvelle réglementation européenne. » a déclaré le Président YACE. En effet, il a rappelé qu’à partir du 1er janvier 2025, tout conteneur de caoutchouc naturel qui sera exporté vers l’Europe va devoir être tracé, l’APROMAC doit être capable de dire de quelle plantation vient le produit et le nom de l’exploitant agricole. Poursuivant, Monsieur YACE a fait savoir que l’APROMAC n’a pas attendu la nouvelle réglementation pour s’inscrire dans ce schéma. Car au sein de l’association, il y a un outil dénommé la centrale des risques qui permet à l’APROMAC de refuser de vendre des pépinières subventionnées à des producteurs qui s’installent dans les forêts protégées. Par ailleurs, il a précisé que l’APROMAC s’organise pour géo-référencer l’ensemble des plantations d’hévéa de Côte d’Ivoire.
Impact de la réglementation sur la filière hévéa en Côte d’Ivoire.
Le Président YACE a indiqué que 25% de la production nationale de Côte d’Ivoire est orientée vers l’Europe, c’est une destination rémunératrice. « L’impact pour l’APROMAC est d’exporter vers l’Europe, le caoutchouc de plantations qui ne sont pas issues de déforestation après l’année 2020. Il est important de savoir qu’en Côte d’Ivoire, il y’a très peu d’intermédiaires entre les plantations et les usines, ce qui permet de facilement tracer le caoutchouc. » a-t-il déclaré. Et de poursuive « Certes, cette nouvelle réglementation va entrainer une certaine rigueur avec la mise en place de nouveaux processus mais nous sommes déjà très avancés et dès le mois de juin les premiers essaies vont débuter. Je peux vous promettre qu’au 1er janvier 2025, la Côte d’Ivoire sera prête. » C’est ce message que nous venus porter au SIA à Paris.
Rôle de l’APROMAC dans la filière hévéa en Côte d’Ivoire
Se prononçant sur cette interrogation, le Président YACE a précisé que l’APROMAC a reçu la reconnaissance du Président de la République en 2020 mais elle existe depuis 49 ans. « Le rôle de l’PAROMAC est de développer la filière, la rendre forte afin que les planteurs aient des revenus décents. » a-t-il indiqué. Poursuivant, il s’est exprimé sur la mission du Conseil Hévéa-Palmier mis en place par l’Etat de Côte d’Ivoire qui est de réguler la filière en s’assurant que les lois soient appliquées.
Labellisation du caoutchouc ivoirien
Selon le Président YACE, la labellisation du caoutchouc ivoirien est très essentielle. Car à l’époque, il n’était pas question de caoutchouc ivoirien mais plutôt africain.
« Il y a certains pays africains qui produisaient un caoutchouc pas propre, ce qui a entrainé la mise en place d’une décote et la Côte d’Ivoire a subit cette loi. Aujourd’hui avec notre rang de 1er producteur africain, 80% de la production africaine, il est important qu’on parle de caoutchouc ivoirien car il est de bonne qualité d’où l’importance de cette labellisation. Une fois que cela est fait, notre objectif est de faire disparaître cette décote au niveau de la bourse de Singapour, car le caoutchouc asiatique ne subit pas cette décote alors qu’il n’est pas forcément de meilleure qualité que le nôtre » a précisé Monsieur YACE.
Les attentes vis-à-vis de l’Union Européenne
Le Président YACE a informé la communauté internationale que la Côte d’Ivoire est véritablement inscrite dans ce nouveau processus de zéro déforestation et au 1er janvier 2025, le pays sera capable d’exporter 25% de sa production en étant conforme à la nouvelle réglementation européenne.
Stéphane DIBI (LEPAYSAN)
