En Côte d’Ivoire, on entretient trois types d’escargots. Des espèces que l’on retrouve essentiellement en forêt, et qui, jusque-là, font l’objet d’une cueillette « traditionnelle », en milieu tropical. Seulement voilà, ces escargots sont menacés à cause de la déforestation et de l’utilisation de pesticides.
La solution trouvée ? Encourager l’élevage. Depuis cinq ans, plusieurs éleveurs ont été formés, essentiellement dans le sud du pays. On compte à ce jour une cinquantaine de coopératives dans lesquelles les mêmes standards d’élevage sont appliqués. « On procède par engraissement », explique Bernus Bleu, qui s’est très tôt lancé dans ce domaine. Selon cet ingénieur, l’élevage nécessite peu d’investissements et attire de plus en plus de jeunes.
Un produit de luxe
Les résultats sont encourageants : en cinq ans, on est passé d’une production de 25 tonnes par an, à 250 tonnes par mois, d’après les données du ministère des Ressources animales. « L’élevage résout le problème de la disparition de l’escargot rouge, car l’élevage permet d’avoir du produit toute l’année », soutient Bernus Bleu, le Directeur de Côte d’Ivoire escargot.
Pour l’instant, la production est absorbée au niveau local, essentiellement par la classe moyenne ivoirienne. Car l’escargot coûte cher : il est vendu entre 7 000 et 10 000 francs CFA/kg (entre 10 et 15 euros le kilo) au marché.
Des potentiels pour l’exportation
Cette filière présente plusieurs potentiels. Car dans l’escargot, rien ne se perd. La coquille est utilisée dans l’aliment des volailles. La bave est employée dans des produits cosmétiques.
Cette viande est aussi exportée dans la sous-région : au Ghana, au Togo, au Bénin et au Cameroun. Les autorités ivoiriennes espèrent améliorer les conditions de transformation afin d’élaborer un label ivoirien, qui pourrait ensuite accéder au marché européen.
