La Côte d’Ivoire, nation de 30 millions d’habitants, affichait autrefois l’ambition de se hisser parmi les rares exportateurs nets de riz en Afrique. Cependant, selon les données de l’OMC, le pays est actuellement le premier importateur de riz sur le continent. En 2022, la facture d’importation de riz a atteint 810 millions de dollars, soit 505 milliards de francs CFA. Cela constitue une augmentation significative de 24,4% par rapport à 2021, traduisant la montée constante des prix mondiaux du riz ces dernières années.
Cette hausse a été exacerbée depuis août 2023 en raison des restrictions imposées par l’Inde, l’un des principaux fournisseurs du pays. Les données de l’OMC révèlent que la Côte d’Ivoire s’approvisionne à hauteur de 41% en riz en valeur en provenance de l’Inde (329 millions de dollars) et à 48% du Vietnam (389 millions de dollars). Cette forte dépendance à l’égard de ces deux pays, qui figurent parmi les cinq plus grands exportateurs mondiaux de riz, expose la Côte d’Ivoire à des perturbations potentielles sur les marchés internationaux.
Implications socio-économiques de la dépendance aux importations de riz
Cette situation a des répercussions directes sur le marché intérieur ivoirien, avec une augmentation des prix du riz de l’ordre de 10 à 20% au cours du dernier mois, voire plus. La Côte d’Ivoire importe désormais davantage de riz que des pays comme l’Afrique du Sud ou l’Éthiopie. Cela souligne l’ampleur de ses importations.
Pour faire face à cette problématique, le gouvernement a lancé un ambitieux plan décennal de développement rizicole en 2020. Nécessitant un investissement de 150 milliards de francs CFA, le projet vise à atteindre l’autosuffisance d’ici 2025. Il s’agit d’un rêve, nourri depuis près de 50 ans, alors que le pays parvenait à subvenir à ses besoins en riz au milieu des années 1970.