18 mars 2019 (lepaysann.net) Alors que ce sont 22 mille tonnes de riz avarié birman qui ont été refoulées en Guinée. A Abidjan, ce sont 18 mille tonnes de riz qui ont été saisies. Où sont passées les 4000 tonnes ?
Le communiqué du ministère du Commerce rendu public, samedi dernier, est loin d’avoir clos cette affaire. « Les résultats des analyses des échantillons des 18 mille tonnes de riz saisies au port effectuées par un laboratoire accrédité et agréé, dans le cadre du programme de vérification de conformité des marchandises à destination de la Côte d’Ivoire, sont non-conformes à la norme ivoirienne », a écrit le ministre Souleymane Diarrassouba. En conséquence, a-t-il fait savoir conformément aux dispositions de l’article 17 de la loi du 15 juin 2016 relative à la répression des fraudes et des falsifications en matière de vente des biens ou services, il est procédé à la saisie réelle et la mise sous scellé de ce riz birman et au déclenchement de la procédure de destruction. Malgré ces propos, des questions demeurent. Où sont passées les 4000 tonnes de riz avarié ?
En effet, le courrier du ministre du Commerce de la Guinée, Arch. Boubacar Barry, en date du 28 novembre 2018, adressée au président directeur général (PDG) d’Huilerie de Guinée est sans ambiguïté. « L’inspection effectuée par mes services a certifié la bonne qualité du riz indien et décelé des anomalies liées aux poids et à la qualité pour le riz birman. L’administration ne donnant aucune autorisation pour le débarquement et la commercialisation de ce riz, en conséquence, vous êtes invité à procéder au débarquement des 14 mille tonnes de riz indien assujettis au respect des procédures administratives y afférentes et renvoyer les 22 mille tonnes de riz birman à votre fournisseur », a écrit le ministre.
C’est après cet échec que le navire Oceanprincess a accosté en janvier dernier au port de Lomé. Là aussi, le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de l’hydraulique de la République togolaise n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Dans une note adressée, le 7 janvier 2019, au directeur général (Dg) du port autonome de Lomé, avec ampliations au ministère du Commerce, à celui des Infrastructures et du transport, à la gendarmerie, aux douanes et au contrôle phytosanitaire du port, le colonel Ouro Koura Agadazi a été formel. « La documentation fournie par le navire n’étant pas conforme, nos services techniques ne peuvent pas procéder à l’inspection phytosanitaire de la cargaison en application de la réglementation phytosanitaire en vigueur au Togo. En conséquence, il est strictement interdit au navire d’engager les manœuvres de déchargement au port autonome de Lomé », a-t-il indiqué à l’endroit des structures concernées. Finalement, à en croire le directeur du commerce extérieur du ministère ivoirien du Commerce, Kaladji Fadiga, c’est le 11 mars dernier que le navire Oceanprincess a déchargé sa cargaison au port d’Abidjan. Toutefois, dans la capitale économique ivoirienne, les autorités se sont engagées à faire des analyses sur 18 mille tonnes de riz saisies. D’où la question de savoir où ont été déversées les 4000 mille tonnes sur les 22 mille refoulées à Conakry ?
Le ministère du Commerce se dédouane
Selon le service de communication du ministère du Commerce, joint, hier, au téléphone, les 4.000 tonnes de riz avarié ont été déchargées à Conakry. « C’est à Conakry que les 4000 tonnes de riz sont restées. C’est d’ailleurs ce qui a amené les populations à donner l’alerte », a fait savoir un agent du ministère. Pourtant, la note de M. Arch. Boubacar Barry évoque une cargaison de 22 mille tonnes de riz avarié.
Ahua K.